LE COVIDISME : UNE NOUVELLE RELIGION

Comment la crise du Covid a rendu nos sociétés religieuses voire sectaires, sans qu’on s’en rende compte

Article mis en ligne le 23 août 2021
dernière modification le 14 septembre 2022

par Recibimos y publicamos

Comme beaucoup de gens de ma génération sous nos latitudes, j’ai été éduqué dans une famille, un esprit, une culture religieuse chrétienne et plus précisément catholique.
Je m’en suis écarté de plus en plus au fil du temps, dès l’adolescence, pour devenir athée.
J’en ai, malgré tout, gardé une grande fascination et un intérêt constant pour le phénomène religieux, sous quelque forme qu’il soit.
Cette éducation, cette manière de voir le monde m’a permis de repérer les symptômes du religieux, souvent cachés mais réels, qui agissent sournoisement dans notre société contemporaine, aujourd’hui pourtant sécularisée.

Ainsi, il m’est apparu que le narratif officiel de la crise covid est imprégné inconsciemment et collectivement d’une charge religieuse impressionnante.

Des notions redevenues centrales comme le devoir, le mal - le virus et sa transmission via l’Autre - l’apologie du bien - la bulle familiale, l’attention aux autres - la culpabilité, le sacrifice ont ressurgi soudain du passé et sont redevenues centrales dans la communication officielle de nos gouvernants.

Un terrain propice

Je pense que l’essentiel de l’adhésion de la majorité de la population occidentale provient de l’émergence d’un sens collectif pour une vie qui n’en n’avait peut-être plus.
Pour la première fois depuis très longtemps, une transcendance surgit à portée de tous, dans l’action quotidienne, et pas seulement dans une projection mentale d’une vie après la mort, ou dans l’imaginaire.

Depuis la crise du Covid, cette résurgence du religieux se manifeste quotidiennement dans la vie intérieure de nombre de mes concitoyens par des principes moraux qui vont, sous couvert d’une prétendue menace amplifiée du Virus, gouverner quasi tous leurs actes. 
Ce qui pourrait se synthétiser par le principe moral suivant :

« Je vais sacrifier ma liberté, mes contacts, ma vie sociale, mon corps même, pour sauver le monde. »

Ce qui signifie qu’enfin, mon action a un vrai impact sur la société.

« Un Mal menace l’humanité dans son ensemble... je vais obéir aux lois que m’impose la nouvelle caste de prêtres qui possèdent la science, qui est la vérité absolue, et devant lesquels, à la suite des dirigeants les plus puissants de la planète, je m’incline, moi pauvre ignorant et pécheur, qui jusque-là ne vivait que pour moi (comme on me l’avait dit et répété de le faire, depuis l’école, en entreprises, à travers la publicité...), en compétition avec tous les autres. »

Avant, il s’agissait d’être individualiste, d’être toujours le meilleur, dans l’ignorance totale du bien commun et du cosmos qui nous entoure. Avec la religion covidienne, c’est toujours le cas, il s’agit toujours d’être en compétition avec les autres, mais il me faut aussi les protéger, dans une double injonction puissante et contradictoire qui déclenche un besoin de réponse qui synthétise ces deux conceptions du monde.
Avec le covid, en une fois, la grâce mortifiante s’abat sur moi : je peux, en souffrant quotidiennement, en portant le masque, en m’isolant… sauver mon prochain, retrouver le sacré, une valeur suprême collective, et préserver l’essentiel : moi et la cellule familiale, qu’il faut sauver à tout prix.
Pas plus religieux que tout cela...

Il reste que la notion d’individu, avec sa part d’autonomie de pensée et d’action, est gênante, tout à la fois pour le covidisme et pour le capitalisme, en particulier pour celui conçu par le nouvel ordre mondial, à Davos ou autres cercles d’affaires dominants :

Dès lors leur injonction religieuse se décline ainsi : ne pensez pas, on le fait pour vous, contentez-vous de produire - travailler - et de jouir – consommer – et depuis le covid, en souffrance, culpabilité et contrition.
L’individu devient une notion purement illusoire, le terme est vidé de sa substance philosophique libératrice : il n’est plus qu’une accumulation de sensations positives ou négatives.

Nous sommes donc bien ici dans un système de contrôle des consciences, de type religieux voire sectaire.

Dans cette perspective, la religion covidiste repose sur plusieurs concepts essentiels de structuration de l’esprit, qui mêlent idéalisation et réalité :

1. La cellule familiale

Injonction première : ne rencontrons plus que notre cercle le plus rapproché.
Sauf que la cellule familiale unie n’existe plus, elle a explosé en familles décomposées. Les bulles de 2 ou de 4 n’existent que dans l’esprit hors sol des saints scientifiques coupés de la réalité.

2. L’altruisme et la condamnation de l’égoïsme

On fait appel à la générosité, à l’attention aux autres, seconde simplification hypocrite.
En fait, on est loin de l’altruisme, c’est de l’égoïsme élargi dont il est question.
Au contraire, même l’autre est plus que jamais une menace ! Surtout l’étranger qui nous ramène d’autres variants - on ferme les frontières sans aucune discussion - on décrète des zones rouges, on fustige comme paria celui qui ne respecte pas les règles, celui qui ne porte pas le masque, celui qui ne se fait pas vacciner, celui qui jouit sans entrave, celui qui ne reste pas confiné, celui qui sort après le couvre-feu.
En somme, celui qui prétend contredire la parole du clergé est puni et condamné.

3. Le devoir

On fait constamment appel au devoir envers l’Etat, la nation. Toutes les religions se sont appuyées sur la force régalienne des nations. De manière très cynique, et sous prétexte d’apporter la vérité, à travers le colonialisme notamment, ou quand la religion catholique a soutenu sans scrupule le nazisme.
Sauf que l’Etat est aujourd’hui une coquille vide dont le capitalisme veut privatiser tous les services. Les services publics ont disparu au profit du culte de la concurrence où le bénéfice financier est devenu le but ultime.
Au nom de cette nation - vision hypocrite et simplifiée du monde -, d’autant que l’épidémie se fout des frontières toujours poreuses. Les croyants sont conviés à se confesser (« j’ai le covid et dès lors, je serai surveillé et mis en quarantaine ») ou à dénoncer.

4. Le manichéisme

Ainsi reviennent les notions de mauvaise conduite, la stigmatisation des méchants égoïstes, les ignorants, les impies, qu’il va falloir remettre dans le droit chemin, de gré ou de force.
Ainsi revient une idéologie dualiste, manichéenne, simple à comprendre, un combat épique du bien contre le mal.
La lutte de la bonne pensée rationaliste et mondialiste, contre la mauvaise pensée égoïste, conspirationniste, complotiste qui voit le mal partout, alors que la science ne vise que l’amélioration, le progrès et donc le bien !

5. L’universalisme

Cinquième simplification religieuse : la vérité religieuse covidiste est absolue, incontestable et consensuelle. Le monde entier réagit de la même manière, c’est une preuve de sa valeur universelle.
 Sauf que le monde entier ne réagit pas à l’unisson, comme le disent les médias dominants : des milliards de gens ne respectent aucune des obligations dogmatiques...

Ici intervient le Saint Esprit médiatique :
Il faut savoir que le clergé médiatique est entre les mains de trois papes, trois agences de presse, Reuters, Associated Press et l’AFP, placés sous l’égide de l’esprit saint Mc Kinsey, qui diffusent la vérité au monde… - qui contrôlent toutes les autres petites ÉGLISES de la planète, les journaux nationaux et locaux, en leur donnant le texte sacré qu’il faut administrer aux peuples du matin au soir, afin qu’ils se soumettent sans contrainte, c’est-à-dire délibérément, à la parole divine et à la rédemption qu’on leur a préparées.

6. La menace

Depuis le début de la pandémie, cette religion s’impose par le chantage et la menace :
Respectez le dogme… sinon, pauvres pécheurs, vos vies deviendront un enfer : les plaisirs vous seront interdits, la culture, le sport, les déplacements et même l’accès au travail vous seront interdits !
Vous ne serez plus que des impies, excommuniés, vous serez même une menace pour la société, et vous n’aurez plus accès au paradis vaccinal qui libère le monde.
Sauf que le mal prétexté est exagéré, dramatisé, hypertrophié.

7. La culpabilité

Dernière simplification religieuse du réel : Tous ceux qui ne se convertissent pas aux règles sanitaires et à la substance vaccinale sont jugés coupables.
 Coupables de la mort de leurs proches, coupables de l’engorgement des hôpitaux, coupables du maintien des interdictions qui frappent l’ensemble de la société.

Le fondement épistémologique

Toute cette religion repose sur une vérité scientifique à laquelle on demande de croire absolument. Sauf que cette vérité et sa base épistémologique ne sont pas remises en question.
Cette religion s’arroge le fait d’être détentrice d’une vérité unique alors qu’elle est sujette à caution, car il ne s’agit que d’une partie de la science, pharmaceutique, chimique, médicamenteuse, dominante parce que financièrement rentable. 
Une science instrumentalisée pour le profit économique, qui prétend à l’expertise totale en dénigrant tous les autres savoirs. C’est le retour du scientisme.
Une science adulée, déifiée, sauf qu’elle ne respecte même pas l’un de ses principes fondamentaux, à savoir la validation expérimentale, dans la mesure où les instances de contrôle censées être neutres sont elles-mêmes entachées de conflits d’intérêts réels ou potentiels.

Elle est, dès le départ, déviée de ses objectifs, instrumentalisée par l’argent et par le pouvoir.

L’économiste et philosophe, Friderich Hayek avait déjà démontré dans « La Route de la servitude », en 1944, que si la science est l’unique vérité accessible aux hommes (ou à une élite qui se charge de la représenter), alors le chemin que doit suivre la société devient lui aussi unique et ne doit souffrir aucune contestation : le scientisme mènerait ainsi inévitablement au collectivisme. Propagande/éducation, torture/rééducation, épuration des contestataires/punition des comploteurs obscurantistes.

Une science devenue religion, et qui comme toutes les religions, repose sur une mystification : le miracle - avant c’était le pain et le vin qu’on ingurgitait pour participer à la résurrection du Christ, à travers l’esprit Saint...
Aujourd’hui, le miracle, la substance divine qu’on introduit dans le corps, c’est le vaccin.

Dès lors, une fois auto-proclamée comme vérité ultime, cette religion, comme toutes les autres, induit bonnes pratiques humaines et bon nombre de mauvaises.

Le masque en est le symbole le plus révélateur

Sous prétexte de protection, sans qu’aucune étude scientifique ne le démontre (y compris dans le cadre de cette science empiriste statistique), la religion covidiste a imposé ce qu’aucun dogme religieux n’avait réussi à faire auparavant : retirer leur visage aux hommes, en faire des êtres impersonnels, interchangeables sans possibilité d’expression, sans la possibilité d’une multitude de sentiments qui font le propre de l’homme.
Avec le masque, ne s’expriment plus que deux émotions, qui ne passent que par les yeux : la peur et l’agressivité.

Une religion qui, d’une part, condamne les sens essentiels - jugés « non essentiels », que sont le goût, l’odorat, le toucher, qui nous permettent pourtant de faire entrer le monde en nous, et qui ne conserve d’autre part que les soi-disant sens essentiels, les sens de la vue et de l’ouïe.
Essentiels car tout le discours narratif et hypnotique du religieux passe par eux.

Quelle histoire, quelle narration nous raconte la religion covidienne ?

Comme toutes les religions, elle part d’une menace d’apocalyptique. Il n’aura pas fallu beaucoup d’images : quelques images répétées du même hôpital en Lombardie, quelques personnes qui mouraient dans les couloirs d’hôpitaux en Chine et cela a suffi.
Martelée à longueur de journées, dramatisée lors des messes quotidiennes, heure par heure, pendant plus d’un an, la menace amplifiée a généré la peur et pétrifié les pensées.
C’est toujours la même peur, celle de la mort, de l’enfer auquel il n’y a, pour y échapper, qu’une voie directe et immédiate : la conversion à la communauté qui suit la voie des guides suprêmes, qui ont la solution absolue : l’onction divine et vaccinale.

Les mensonges collectifs ont la vie dure. Il n’y a qu’à voir le mensonge des religions, qui se pérennise depuis des siècles.
Pourquoi ? Parce que les religions sont basées sur des récits, qui donnent du sens, un sens simplifié mais pré-établi, qui libèrent les hommes du non-sens. Le religieux c’est le « rider digest » de la pensée, le prêt-à-porter.

Pourquoi autrefois cette grande défaite de la science ? On peut légitimement penser qu’elle ne « reliait » pas (du latin : relegare), qu’elle ne créait aucune histoire.
Maintenant, ça y est ! Elle est devenue religion ! Les évêques experts invisibles débattent du sexe des anges dans leurs conciles : faut-il ou pas interdire l’alcool, le sexe hors mariage, les regroupements hédonistes, faut-il tirer la chasse après avoir fermé la planche des toilettes pour éviter la dispersion des microparticules du méchant covid dans l’air...?

Dans cette perspective, il faut aussi contraindre, user de tout l’attirail sado-masochiste des religions : étouffer la respiration, humilier par l’effacement du visage, interdire le sourire et surtout le rire, car la situation est grave.
Il faut punir les enfants trop spontanés, trop libres, il faut que chacun devienne le bourreau et le surveillant de l’autre, il faut confiner, enfermer les gens, les rendre tristes, perdus, désespérés, ils se jetteront sur le vaccin divin, pour les siècles des siècles, amen !


Et la plupart se convertirent, car la nature a horreur du vide, et les hommes du non-sens.

Merci Saint Pfizer, merci Saint Astra Zeneca, merci Saint Johnson & Johnson, Saint Moderna… Ô Saints des Saints, merci aux experts apôtres de la vérité et sauveurs du monde, merci aux mass médias , esprit saint et véhicule de la peur permanente, merci aux hommes politiques, merci de nous ramener dans le droit chemin et de condamner sans indulgence l’ennemi intérieur qui nous menace, le diable qui se niche dans la liberté de penser.